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Digitalisation des services financiers en Afrique subsaharienne – 2. Identifier et gérer les nouveaux risques

Série “DIGITALISATION DES SERVICES FINANCIERS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE”
1. Adaptation stratégique de l’écosystème (article précédent)
2. Identifier et gérer les nouveaux risques (cet article)

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Source: Cody Davis @ Unsplash

Face aux profondes mutations du secteur financier en Afrique au Sud du Sahara, la précédente réflexion s’était penchée sur l’identification des nouveaux services ou canaux de distribution, les relations ambigües entre les fintechs et le système bancaire ainsi que l’éventualité d’une remise en cause des modèles d’affaires existants. Il apparait donc judicieux et tout aussi important d’évoquer les risques y liés.

Un risque technologique multiforme et omniprésent

Les nouveaux canaux de distribution sont relatifs, pour la plupart, à l’offre de banque en ligne (web) ou sur un dispositif mobile (application). Ils posent ainsi plusieurs problèmes :

  • la sécurité des équipements, entre les mains d’utilisateurs finaux pas toujours au fait des précautions élémentaires en la matière ;
  • la sécurité du réseau pour l’intégrité de la transmission des données entre l’institution et l’utilisateur final, à l’heure où les tentatives de piratage utilisent des méthodes de plus en plus élaborées ;
  • la complexité de la décision d’investissement tant en matériel qu’en technologies nouvelles : d’une part, sans ces éléments, l’institution aurait du mal à tenir la concurrence ; d’autre part, l’obsolescence rapide fait craindre un retour sur investissement relativement faible ;
  • l’émergence de problématiques nouvelles telles que la signature électronique et l’identification fiable du client.

Une clientèle mieux informée et plus exigeante

A l’instar de l’offre, la demande a également connu de profondes mutations. Sa composition a évolué (montée de la classe dite « moyenne »), ses canaux d’information se sont multipliés, et surtout les alternatives se font plus riches et plus nombreuses, avec des institutions concurrentes offrant des services diversifiés.

Au regard de tout cela, la clientèle devient plus exigeante, tant en termes de produits et services à offrir que de qualité dudit service. Ce dernier point, de façon spécifique, fait courir à l’institution financière un risque de réputation accru.

Il faut rappeler cependant que cette même diversité des canaux de distribution et des modes d’accès aux services accroit de facto la nécessité d’une politique de connaissance du client (KYC) appropriée, qui soit à la fois assez souple pour atteindre les objectifs commerciaux et rigoureuse pour remplir les obligations de conformité.

Une évolution réglementaire peu favorable

L’entrée en vigueur progressive des nouvelles normes réglementaires (notamment Bâle II et III) dans la plupart des juridictions entraîne des tensions sur des variables et paramètres-clés de l’activité des banques : capitalisation, obligation de financement des crédits à l’économie, amenuisement des sources de revenus, etc. Un tel contexte constitue une pression supplémentaire dont les institutions, notamment bancaires, sont obligées de tenir compte parallèlement à leurs efforts en matière de digitalisation.


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